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Controverse scientifique

 

     Les scientifiques sont des éléments essentiels de la controverse, car c’est via leurs études et leurs interprétations que les différents acteurs vont pouvoir justifier leur position. La science est donc l’essence même de la controverse. Au sein des scientifiques, les avis sont partagés vis-à-vis de la surmortalité des abeilles et ses causes. Par exemple, lors de la publication du rapport de la Commission des toxiques “Évaluation des risques pour les abeilles de l’utilisation de la préparation Gaucho utilisée pour le traitement de semences de maïs” le 16 octobre 2002, les conclusions sont mitigées : les imidacloprides ne seraient pas entièrement responsables de la surmortalité des abeilles.

     Les études peuvent provenir d’instituts publics de recherche, mais aussi des expertises de scientifiques engagés par les firmes de produits.

Les instituts de recherche ont deux méthodes de travail : soit leur recherche est totalement indépendante (non soumise à des commandes ou à des orientations de recherche), soit ils répondent à des questions d’expertise, c'est à dire qu'il doivent donner une réponse précise à une question posée.

Il faut aussi savoir que certaines recherches sont sponsorisées par des organismes importants, et parfois par un des acteurs, ce qui peut influencer les conclusions. Par exemple, en octobre 2008, le groupe de travail de l’ICPBR (International Commission for Plant-Bee Relationships) sur la protection des abeilles, affirme qu’il était financé par les principaux fabricant de pesticides. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Ces expériences laboratoires, ne sont pas très bien acceptées par les apiculteurs et les associations de défense des abeilles. En effet, ils sont plus favorables aux expériences terrains qui sont pour eux plus réalistes. De plus, ces expériences dérangent les fabricants de pesticides car les résultats ne sont pas ceux qu'ils attendent, et affirment donc que les doses données lors de tests sont fortement supérieures aux doses réellement absorbées en milieu naturel

 

 

o   Test en plein champ

    Les tests réalisés en plein champ sont aussi critiqués par le fait que les colonies sont souvent trop petites, et les durées d’exposition trop courtes. De ce fait, les effets même détectés  s’avèrent  souvent non significatifs.

    L'exposition au produit est potentiellement plusieurs milliers de fois inférieure à la réalité, notamment dans le cas où les abeilles seraient situées dans des zones de monoculture intensive, recourant à ce même produit.

    L’étude en plein champ regroupe des acteurs et des méthodes très différents. De nombreux apiculteurs ont réalisé eux-mêmes des expérimentations sur quelques ruches. Ces résultats sont publiés sur les sites d’associations de protection de l’abeille, principalement tenus par des apiculteurs.

  Des scientifiques ont aussi réalisé des études sur le terrain et publient leurs résultats dans des revues scientifiques. (M.Henry et al,.Science 2012)

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

o   Décompte des abeilles :

    C’est l’un des points importants de la controverse. Le décompte est souvent fait visuellement, et dépend donc de la fréquence des apiculteurs ou des chercheurs à aller voir la ruche. Le décompte et la perte des abeilles dépendent souvent des intuitions de l’apiculteur par rapport au niveau de santé de sa ruche. Un moyen plus efficace pour évaluer les pertes semble être la pesée des ruches

 

o   Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles

    C’est un syndrome qui répond à des caractéristiques précises :

    1) La disparition des abeilles est rapide et massive, en quelques jours, ou une semaine au plus. Elle touche uniquement les ouvrières adultes et concerne souvent de grosses colonies.

       2)    Pas, ou très peu de cadavres autour de la ruche

       3)    La reine est toujours présente dans la ruche et entourée de quelques jeunes abeilles

       4)    Couvain toujours présent

       5)    Réserves de miel et de pollen importantes, ou du moins toujours présentes

       6)    Les abeilles restantes ne mangent pas les réserves ou la nourriture qu’on peut leur apporter

       7)    Les colonies proches sont affectées

    Les ruches abandonnées ne sont pas pillées par des parasites ou d’autres colonies.

 

 

o La méthode scientifique

     L’étude des effets des pesticides sur les abeilles se fait grâce à trois types d’expériences : les expériences en laboratoire, en champ, et en « semi-champ »

 

o   L’expérience en laboratoire

    Les expériences en labo fournissent des résultats précis, car tous les paramètres sont parfaitement contrôlables. Mais de ce fait, les paramètres naturels perturbateurs sont exclus.

Les calculs ne prennent, par exemple, pas en compte :

    -   les poussières

    -  l'eau exsudée par les plantes avec laquelle les abeilles boivent et alimentent aussi toute la ruche.

   Les abeilles sont souvent soumises à une exposition de courtes durées au produit phytosanitaire, alors que ce n’est pas le cas dans la réalité.

 

o   Test en semi-champs

    Entre ces deux types d’expériences nous trouvons également les expériences en semi-champ, elles aussi critiquées par les apiculteurs parce que dénaturant l’instinct des abeilles.

 

o   Méthode d’échantillonnage

    La méthode d’échantillonnage est aussi critiquée car s’appuyant sur un certain nombre de ruches auquel a été appliqué un modèle mathématique, ce qui ne représente pas des faits réels et est donc dénoncé par les détracteurs.

90 % des apiculteurs sont des amateurs.  Certains pro-pesticides pointent alors un manque probable de formation de ces apiculteurs, qui pourraient engendrer des problèmes d’hygiène, engendrant une augmentation du déclin des abeilles.

Utilisation des études scientifiques 

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